[Anime] Sayonara Zetsubou Sensei - « Zetsubou Shita ! » (« Je suis au désespoir ! ») : voila ce que clame à tout bout de champ le professeur Itoshiki Nozomu, le plus grand dépressif de toute l’histoire de la japanimation. S’il voit le mal partout et n’hésite pas à prendre n’importe quel prétexte pour tenter de mettre fin à ses jours, le bougre n’a pas non plus l’intention de mourir de suite. Faut dire qu’il a encore des cours à donner à des élèves aussi dingos que lui…
C’est par une belle journée de printemps, coïncidant avec la rentrée des classes qui plus est, que le sieur Itoshiki a décidé, une nouvelle fois parmi tant d’autres et comme d’habitude pour on ne sait quelle raison valable, de se pendre à un cerisier en fleur. Sa tentative de suicide échoue (heureusement) grâce à l’intervention d’une jeune fille pleine d’entrain et d’énergie qui passait par là, Fuura Kafuka. Tirant de toutes ses forces, elle parvient à libérer Itoshiki de son cordon, non sans manquer de l’étrangler au passage, ce qui ne revient pas vraiment à l’enseignant qui lance alors un cinglant « j’aurais pu mourir ! », une autre de ses expressions favorites. Lui est paranoïaque, pessimiste, particulièrement critique envers les tares de la société qui ont l’art de le plonger dans les abimes sans fonds de la dépression, et ce n’est peut-être pas pour rien que les kanjis de son nom, écrits à l’horizontale, ressemblent au mot « zetsubou » (« désespoir »). Kafuka (toute référence à Franz Kafka n’est absolument pas fortuite) est à l’opposée de nature exagérément optimiste - tendance naïve - et prend toujours les choses, même négatives, du bon côté. Pour elle, si on se pend, ce n’est pas pour mourir, mais pour gagner quelques centimètres de taille ! La rencontre de tels antagonistes n’aurait sans doute jamais été possible, mais il se trouve qu’Itoshiki est le professeur principal de la classe de la demoiselle, une classe composée comme par hasard d’élèves (des filles en grande majorité) à ranger directement parmi les pires cas sociaux que l’on ait pu voir dans une œuvre japonaise. On y trouve ainsi en vrac une hikikomori, à savoir une personne vivant cloîtrée chez elle sans contact avec l’extérieur, du nom de Komori Kiri (« qui reste enfermée » en japonais), une adepte de stalking pouvant espionner les moindres faits et gestes de quelqu’un dès lors qu’elle en tombe amoureuse et répondant au patronyme de Tsunetsuki Matoi (littéralement « toujours accrochée à »), une déléguée maniaque de la perfection jusque dans la raie bien droite de ses cheveux, Kitsu Chiri (nom dérivé de « kitchiri », « précisément »), ou encore Maria Tarou Sekiuchi, une étrangère entrée illégalement au Japon et qui a acheté l’identité d’un élève pour aller à l’école ! Ajoutons encore une blondinette à double personnalité incapable de passer un épisode sans offrir - involontairement ? - un « panty shot » aux téléspectateurs, une collectionneuse de queues d’animaux, une otaku de première qui dessine et lit des mangas yaoi en classe, une accro du téléphone portable qui ne communique que par SMS, souvent acerbes (son nom de famille, Otonashi, signifie « qui ne fait pas de bruit », et son prénom, Meru, fait bien sûr penser à « mail »), une élève normale qui du coup n’a pas grand-chose à faire là, un garçon (au moins un !) victime de calvitie que personne ne daigne remarquer (son nom, Usui Kagerou, veut dire « ombre légère ») ainsi qu’une conseillère d’éducation apparaissant ci et là pour de courtes scènes de fan-service auto-parodiques, et vous comprendrez qu’avec de tels phénomènes, il va être difficile de s’ennuyer en compagnie du « professeur Désespoir »…
C’est par une belle journée de printemps, coïncidant avec la rentrée des classes qui plus est, que le sieur Itoshiki a décidé, une nouvelle fois parmi tant d’autres et comme d’habitude pour on ne sait quelle raison valable, de se pendre à un cerisier en fleur. Sa tentative de suicide échoue (heureusement) grâce à l’intervention d’une jeune fille pleine d’entrain et d’énergie qui passait par là, Fuura Kafuka. Tirant de toutes ses forces, elle parvient à libérer Itoshiki de son cordon, non sans manquer de l’étrangler au passage, ce qui ne revient pas vraiment à l’enseignant qui lance alors un cinglant « j’aurais pu mourir ! », une autre de ses expressions favorites. Lui est paranoïaque, pessimiste, particulièrement critique envers les tares de la société qui ont l’art de le plonger dans les abimes sans fonds de la dépression, et ce n’est peut-être pas pour rien que les kanjis de son nom, écrits à l’horizontale, ressemblent au mot « zetsubou » (« désespoir »). Kafuka (toute référence à Franz Kafka n’est absolument pas fortuite) est à l’opposée de nature exagérément optimiste - tendance naïve - et prend toujours les choses, même négatives, du bon côté. Pour elle, si on se pend, ce n’est pas pour mourir, mais pour gagner quelques centimètres de taille ! La rencontre de tels antagonistes n’aurait sans doute jamais été possible, mais il se trouve qu’Itoshiki est le professeur principal de la classe de la demoiselle, une classe composée comme par hasard d’élèves (des filles en grande majorité) à ranger directement parmi les pires cas sociaux que l’on ait pu voir dans une œuvre japonaise. On y trouve ainsi en vrac une hikikomori, à savoir une personne vivant cloîtrée chez elle sans contact avec l’extérieur, du nom de Komori Kiri (« qui reste enfermée » en japonais), une adepte de stalking pouvant espionner les moindres faits et gestes de quelqu’un dès lors qu’elle en tombe amoureuse et répondant au patronyme de Tsunetsuki Matoi (littéralement « toujours accrochée à »), une déléguée maniaque de la perfection jusque dans la raie bien droite de ses cheveux, Kitsu Chiri (nom dérivé de « kitchiri », « précisément »), ou encore Maria Tarou Sekiuchi, une étrangère entrée illégalement au Japon et qui a acheté l’identité d’un élève pour aller à l’école ! Ajoutons encore une blondinette à double personnalité incapable de passer un épisode sans offrir - involontairement ? - un « panty shot » aux téléspectateurs, une collectionneuse de queues d’animaux, une otaku de première qui dessine et lit des mangas yaoi en classe, une accro du téléphone portable qui ne communique que par SMS, souvent acerbes (son nom de famille, Otonashi, signifie « qui ne fait pas de bruit », et son prénom, Meru, fait bien sûr penser à « mail »), une élève normale qui du coup n’a pas grand-chose à faire là, un garçon (au moins un !) victime de calvitie que personne ne daigne remarquer (son nom, Usui Kagerou, veut dire « ombre légère ») ainsi qu’une conseillère d’éducation apparaissant ci et là pour de courtes scènes de fan-service auto-parodiques, et vous comprendrez qu’avec de tels phénomènes, il va être difficile de s’ennuyer en compagnie du « professeur Désespoir »…
Sayonara Zetsubou Sensei est au départ un manga de Kouji Kumeta, publié au Japon depuis 2005 dans les pages du Weekly Shônen Magazine et totalisant à ce jour déjà 14 tomes reliés. Vainqueur du 31ème Prix Kodansha dans la catégorie shônen (ex-aequo avec Dear Boys ACT II), ce manga a eu droit dès juillet 2007 à une première série TV, puis début 2008 à une seconde saison, intitulée Zoku Sayonara Zetsubou Sensei (« Zoku » faisant à la fois penser au terme « continuer » ainsi qu’au kanji utilisé dans les dictionnaires pour désigner les expressions populaires ou vulgaires), et depuis peu à une mini-série d'OAD, Goku Sayonara Zetsubou Sensei, accompagnant les récents volumes du manga. Toutes sont dirigées par Akiyuki Shinbo et produites par le studio d’animation Shaft, des noms que l’on retrouve derrière d’autres animes comme le foldingue Pani Poni Dash !, le vivifiant Hidamari Sketch ou le non moins survolté Shin Negima !?. Oserait-on dire qu’ils ont fait encore plus fort avec SZS ? Oui, haut et clair. Inutile toutefois de chercher une trame sérieuse dans la série, il n’y en a pas. La première grosse moitié des douze épisodes de la première saison se focalise tour à tour sur l’un(e) ou l’autre des élèves, la suite - seconde saison et OAD comprises - se contentant de surfer sur la vague de quelques thématiques absurdes (une séance dans un onsen pour se purifier le corps et l’esprit, une matsuri locale où l’on fête tout et n’importe quoi, un aller-retour dans la riche demeure familiale d’Itoshiki, un voyage culturel bizarrement organisé…) en faisant fi d’une cohérence scénaristique délibérément omise ici. Equivalent hilarant et (dé)bridé des Simpsons ou clone de NHK ni Youkoso puissance 10, SZS joue surtout la carte de l’humour noir pour montrer du doigt les travers de la société japonaise et taper dessus autant de fois que le permet la folie douce des créateurs. Les perversions modernes, les paradoxes nippons les plus inavouables y passent, et notre désespéré préféré n’y va pas avec le dos de la cuillère lorsqu’il tourne en dérision ses semblables, prouvant par d+a+n pourquoi telle ou telle situation d’apparence anodine se révèle sensible et grotesque. Comédie cynique certes, mais déjantée avant tout, Sayonara Zetsubou Sensei ne fait pas uniquement voler en éclat la structure narrative au moyen d’intermèdes sans rapport avec la choucroute, elle impose aussi un style visuel original, proche dans les textures qu’elle emploie d’un Gankutsuou, et installe un rythme effréné dans les références qui parsèment ses images et s’enchaînent à une vitesse capable de faire convulser un épileptique.
Il faut en effet s’accrocher à la télécommande pour repérer tous les clins d’œil artistiques et littéraires, les jeux de mots difficilement traduisibles, la tonne de messages cachés sur les tableaux noirs ou les subtiles parodies de manga et d’anime (Death Note, Dragon Ball Z, Lucky Star…), de films ou de jeux vidéo (Gyakuten Saiban…), voire d’émissions, de publicités ou de clips musicaux qui fusent durant ce joyeux brassage décalé et décomplexé de culture pop et de traditions japonaises, véritable marque de fabrique de Shaft et d’Akiyuki Shinbo. Tout cela est parfois anarchique, basé sur des running-gags qui séduisent par leur non-sens. La série détonne et surprend, dans sa réalisation comme dans ses idées, et les génériques prouvent à eux seuls l’inventivité et le côté abstrait de l’ensemble : le premier opening bien rock de la saison 1 (signé par Ohtsuki Kenji, le chanteur barré de l’Odoru Akachan Ningen de NHK ni Youkoso) n’a un temps eu comme habillage visuel qu’une simple succession de panneaux de textes façon vieux film N&B et n’a gagné des images « hommage au bondage » qu’à partir de l’épisode quatre, ce qui ne l’empêche pas d’être déjà culte sur Internet. Adaptation sublimée du manga d’origine, et titre expérimental par excellence, SZS est et restera a priori longtemps l’un de ces OVNIs délirants qui nous font tant apprécier l’animation japonaise et que l’on souhaiterait voir arriver chez nous au plus vite. Bonne nouvelle en attendant : le manga sera lui publié dès Mars 2009 aux Editions Pika. Tant mieux, cela m'évitera de sombrer dans le désespoir et de me jeter du haut d’un trottoir…
1 commentaire:
Ça manque de mise à jour par ici !
Il serait temps de faire quelque chose monsieur yvan-kun !
Arrosez moi plus souvent de votre prose je vous en supplie !
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